Mais peut-être que le noir est blanc, qu’on nous ment.

Je vois le monde en couleurs.
Je vois le monde, oui, je vois le monde.
Je vois le monde en couleurs.


Ils étaient bleus quand je les ai ouvert.
Peu à peu, ils ont viré au vert comme pour me dire que le temps serait couvert, que ce ne serait pas souvent rose.
C’est vrai, mon ciel n’est pas vraiment bleu. Mes yeux m’empêchent de voir la lueur.
Même si je les farde, les couleurs restent noires.
Mais peut-être que le noir est blanc, qu’on nous ment, que la fin est un moyen de vivre à fond, ou peut-être enfin, que la peur du vide nous fait saisir la vie de nos mains.
Peut-être qu’on ne saisit qu’à la fin, qu’on n’a plus peur de rien.
Je ne veux pas tester la fin, je ne veux même pas voir le teaser. Je veux voir le monde en couleurs, même quand j’ai peur. Être caressée par la lueur, la laisser occulter la froideur. Je veux la regarder, être éblouie. Badigeonner ma pâleur, retrouver la vue à m’en aveugler de bonheur.
Et quand le ciel vire au noir, c’est peut-être ivoire qu’il faut voir. Ne pas laisser de blancs, quitte à ne plus rien voir. Je ne peux pas colorer ma vue mais je peux éteindre le noir, pour voir le monde en couleurs.

Je vois le monde en couleurs.
Je vois le monde, oui, je vois le monde.
Je vois le monde en couleurs.


Je veux le monde en couleurs.
De mineur, je passe en majeur.
Nouveau prisme éclatant.
Sépia c’est pour le passé.
Mon avenir, je le veux saturé, que ma rétine en dégouline.
Overdose ophtalmique, des envies prolifiques.
Je vois le monde. Je vois le monde en couleurs.

Je vois le monde en couleurs.
Je vois le monde, oui, je vois le monde.
Je vois le monde en couleurs.