Les traces de mon passage seront des prises,
quand dans l’emprise je sonne le glas,
qu’dans un éclat, je frise la crise, que j’frise la crise.

Encore enclavée dans les combles de mes pensées
me délitent les sombres décombres du passé.
Des automates soulèvent la trappe des reproches.
Des blâmes à mon encontre, ces tâches qui décochent
le vaste squat de la carte où crèchent mes leurres.

De la poussière sur ma lanterne souffle la lueur.
Pour mettre un terme à ce tacite autodafé,
je sais quoi faire, les mettre à terre pour les contrer.
Suffit d’un pas, sauter d’en haut, en une seule fois,
me sauver sans hésiter, plonger dans les bras
d’la deuxième chance, oser jouer la providence,
que son étreinte scelle le sort de ma présence.
Elle demande le dont acte, le paraphe sur la page,
un autographe pour entériner mon sauvetage.
Je lui rétorque en bloc : j’laisserai pas de preuve !
L’anthrax de mes offenses se répand comme une pieuvre.

Voici la boucle qui dans la débâcle brûle ma bouche :
Pas d’place, pas d’trace, sans trace je m’efface.
Pas d’place, pas d’trace, sans trace je m’efface.

Mes excès de trac en cris d’orfraie harassent ma paix
mais de mon dos mille corbeaux croassent cet extrait :

Crédo facho, collabo des démons de l’échafaud.
Pensée, couperet, j’aurai ta peau.

Mes failles seront des fenêtres pour
percer la muraille de mes lettres,
des milliers de flèches pour qu’j’m’accroche

que j’laisse paraître un peu de mon être.

(*2)

L’angoisse abyssale me rattrape à la gorge,
l’enfer vandale fait sortir l’envers du décor.
Il est à mes trousses, sous la stèle je me couche.
L’ombre est le dernier rempart, l’espace où j’me cache.
Je m’efface de la Terre pour contrer les reproches,
du précaire de l’éphémère, pour que m’oublient les proches.
J’ai trouvé la clé, disparaître de vos pensées.
J’m’échappe toujours à temps, avant d’être dévoilée.
Je libère mes chimères, ces illusions perdues
et jette dans l’sanctuaire mes ambitions retenues.
Je m’égare dans l’anonymat comme un décati fantôme
pour voiler la honte funeste qui me rend aphone.
En retirant tous les souvenirs de mon passage,
j’peux encore m’enfuir et faire croire au mirage.
Suffit d’une encoche pour déjouer l’idée fixe,
contre mon fracas volubile, j’écris à l’encre indélébile.

Mes failles seront des fenêtres pour
percer la muraille de mes lettres,
Pas de clash, pas de frappe, ma place se trace
des milliers de flèches pour qu’j’m’accroche,
que j’laisse paraître un peu de mon être.

(*2)

Les traces de mon passage seront des prises
contre les passades, écrire des pages,
qui contre le pire me sauvent la mise, me sauvent la mise.